PARCOURS

"Le paradis des Yungas"...à 1500 mètres au-dessus du niveau de la mer, sur une colline, petit village aujourd'hui répertorié dans tous les guides touristiques !

                                COROICO

Je suis né un trois mai dans ce petit village situé dans les Yungas de La Paz, une région au microclimat idéal ..

Comme d'habitude dans les petits villages, chaque soir la place principale s'anime et des mélodies commencent à s’élever, soudain une sérénade, un groupe de musiciens qui au son des guitares entonnent des chansons du "Tio Filicho", un poète et compositeur de très beaux airs de Coroico.

C'est  lors d'un de ses nombreux soirs, je m'en souviens bien, que je suis tombé amoureux pour la première fois pas d'une fille mais d'un son très particulier, celui du charango. J'étais loin d'imaginer qu'un jour il serait mon compagnon inséparable et cela a été très difficile de convaincre mon père de m'en acheter un !
Un jour "Don César", mon père, m'annonce que nous partons pour la ville dans le but de rendre visite à la famille et de voir un match de football : huit heures de voyages dans un camion de fruits… des arrêts répétés....

Enfin nous sommes arrivés à La Paz ! On y célébrait "Las Alasitas" une foire très particulière où on peut tout acheter : camions, argent valises, maisons, etc… mais en miniature afin que cela devienne réalité !

Le  24 Janvier, jour où on adore le dieu aymara du bonheur, de la fécondité et de l'abondance
"El Ekeko", la foi qui accompagne cet événement est très grande et les rues se remplissent de vendeurs et d'acheteurs d'objets de toutes sortes.

La première chose qui m'est venue à l'esprit a été de m'acheter un mini charango et d'espérer que mon rêve se réalise : pouvoir jouer de cet instrument. J’y ai tellement cru que pendant la nuit, mon père m’a acheté mon premier vrai charango!

Quelques temps après, les premiers accords commençaient à résonner, les premiers pincements des cordes... "Dos palomitas".... "Señora chichera"... des thèmes classiques qui constituent les premiers pas dans le parcours d'un charanguiste... Plus tard, perfectionnement avec les thèmes des "maestros" du charango comme Don Mauro Nuñez, Ernesto Cavour et William Ernesto Centellas qui dans les années 70 étaient, chacun avec un style très différent, des références dans le domaine du charango...

Difficile de choisir la tendance musicale à suivre sans avoir un maître ou un guide pour donner des conseils… Dans la grande majorité des cas, on ne comptait que sur soi pour avancer... Le plus important c'était bien sûr les études au collège! Alors direction La Paz, la capitale la plus haute du monde !

Le groupe Altiplano a été fondé en 1970 par Edgar Bustillo (Guitare), Antonio Pérez (Charango), Johnny Luna (Percussions) et Richard Portugal (Sikus). Ses premières prestations sont données à la "Peña Naira", un lieu mythique où se réunissaient des musiciens pour montrer leur art à un public venu du monde entier.

La musique du groupe Altiplano suivait le courant d'un style musical nommé "Musique de projection", différent  du stéréotype de la musique andine proprement dite.

En 1978, nait le premier album "Raíces" avec des compositions d’Edgar Bustillo et Antonio Pérez.
"Raices" est une œuvre de compilation et composition, le début de la recherche de nouveaux éléments pour donner un son différent à la musique du groupe.

Eté 1985, enregistrement du deuxième album "La Rebeldía de los cóndores" avec une musique cette fois nommée "Fusion Andine" qui est un mélange des rythmes et instruments boliviens avec des rythmes et instruments venus d'ailleurs...
C'est aussi en 1985 que le groupe Altiplano part en tournée (USA et Europe).

En 1976, j’intègre le groupe « Wara ». Cela a été pour moi un moment-clé, l’opportunité de me consolider en tant que charanguiste et surtout d’acquérir un son et un style propre.
L’album "Pusi" (Quatre) du groupe reste un témoin du travail mené à cette époque.....

En 1984, j’ai été convié par la chanteuse bolivienne Emma Junaro pour participer au Festival des musiques du monde à Istanbul… Festival où était présents entre autres, Paco de Lucía, Poncho Sanchez et Chick Corea …

Après plusieurs voyages en Europe, je reste en France et dans les années 90 je fonde le groupe Altitud à Paris.
En 1991, enregistrement de l'album "Mensajero del silencio", ce travail expérimental a permis l’écoute de mes premières compositions... puis "Leyenda" en 1993 et "Autorretrato" en 1997 , enregistrés tous deux au Studio Santa Fé Records à La Paz en Bolivie. (Voir discographie)

Fin octobre 2004 en Bolivie, j’ai été sollicité pour participer à l’hommage rendu au maître du Charango WILLIAM ERNESTO CENTELLAS. La volonté de réunir les charanguistes les plus renommés du pays, ainsi que d’autres musiciens de qualité, pour rendre cet hommage est un fait culturel très louable. Le concert s'est déroulé au Théâtre Municipal Alberto Saavedra Peréz à La Paz en Bolivie.

Concert au Theatre Municipal de La Paz (Bolivie) 2010

En 1992, je suis invité à m'intégrer au groupe Luz del Ande dirigé par Takaatsu Kinoshita et Fernando Jimenez.
1993 -1998, des années qui marquent une nouvelle étape pour le groupe : Le Japon nous offre de nouvelles scènes pour mettre en valeur notre musique bolivienne …

De 1992 à 1998 quatre albums sont enregistrés à La Paz en Bolivie...
1992 "Peskha pataj mara"
1993 "Mensaje desde los Andes"
1995 "YUME-YO, MIRAI-YO, OMOIDE-YO, KIBOU-YO"
Albums enregistrés au Studio LYRA de Discolandia
1998 "Suite ecológico Ser" enregistré au Studio EPONEO.

Je suis toujours sollicité pour participer aux enregistrements de plusieurs groupes, compositeurs et chanteuses boliviennes... Emma Junaro, Johnny Cárdenas, Zulma Yugar, groupes Vicuñas, Taquile, Mallku de los Andes, Llapako et autres…

Vous pouvez entendre le son de mes charangos dans les musiques composées par Armand Amar pour les films de Rachid Bouchareb "London River" (2009) et "Hors la loi" (2010), ainsi que pour le documentaire réalisé par Eric Valli
"L'Or de l'Himalaya" en 2011.

Pour 2012 je propose un nouveu trio Charango, guitare et instruments à vent avec la participation de Roger Soruco à la guitare et de Juan Guarachi aux instruments à vent (Quena et sikus).